Séparations à Djakarta
Moins pittoresque que son précédent roman, Le tristement célèbre Johnny Lim, plus complexe également, avec ses intrigues qui se recoupent et se répondent à 20 ans de distance, La carte du monde...
le 10 janv. 2017
Moins pittoresque que son précédent roman, Le tristement célèbre Johnny Lim, plus complexe également, avec ses intrigues qui se recoupent et se répondent à 20 ans de distance, La carte du monde invisible, de l'anglo-malaisien Tash Aw, est un livre torturé dont le thème majeur est celui de la séparation. Celle de son jeune héros, un orphelin, d'avec sa mère, son frère puis son père adoptif. Celle de ce dernier d'avec une jeune femme qu'il a aimée et qu'il retrouvera bien plus tard. Celle enfin de l'Indonésie, qui sert de décor au livre, d'avec la puissance colonisatrice néerlandaise, et qui pas encore digérée 15 ans plus tard, débouche sur des événements sanglants entre conservateurs et partisans communistes, tandis que le dictateur Soekarno gouverne le pays d'une main de fer. 1960, c'est l'année de tous les dangers (voir le superbe film de Peter Weir qui traite le sujet) et Tash Aw tente de faire ressentir la fièvre qui s'empare de Djakarta. Mais avec moins de réussite que pour l'aspect intime et psychologique de son roman. C'est une toile de fond, pas davantage. Le livre est aussi un récit initiatique, une quête identitaire (de l'Indonésie et des personnages) au coeur d'un enchevêtrement de sentiments et de frustrations bien rendus par une construction en plusieurs couches temporelles. Le plus touchant étant le dialogue imaginaire entre ces deux frères orphelins, qui sont séparés depuis plusieurs années, et dont l'auteur raconte en parallèle le passage au monde des adultes.
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le 10 janv. 2017
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