Long et ennuyeux

Second livre à mon actif de madame Mona Ozouf, célèbre historienne de la France moderne, académicienne de renom et épouse du non moins célèbre historien Jacques Ozouf, La cause des livres, aux éditions de poche Folio, est un ouvrage compilant les critiques littéraires de l’auteur publiées au Nouvel Observateur entre les années 70 et 2010 (environ). Près de 600 pages de critiques vous attendent sur une pléthore d’ouvrages relativement peu connus lorsqu’on n’est pas un féru d’histoire mais néanmoins intéressants. La longueur des critiques est acceptable, comptez environ 4 à 5 pages par critique, cependant il est à noter que l’académicienne écrit dans un français impeccable mais très soutenu noyant parfois son lecteur dans des divagations ou expressions typiques de la haute bourgeoisie. Personnellement, je ne suis pas parvenu à aller au bout, non pas que ce soit un mauvais ouvrage mais, cela ne m’a pas du tout intéressé. Tout simplement. Mona Ozouf ne procède pas du tout par des critiques conventionnelles car, étant une intellectuelle d’envergure, elle tisse le fil de sa réflexion en jetant la focale sur une idée, sur un concept important développé par l’auteur du livre et l’étend à une réflexion plus générale souvent intéressante et parfois ennuyeuse. D’un point de vue littéraire, c’est évidemment de haute volée mais sur le plan de l’accessibilité, c’est très compliqué honnêtement, surtout si vous ne connaissez pas l’ouvrage faisait l’objet de sa critique soit à peu près 95% des œuvres abordées dans La cause des livres. Donc à titre personnel, j’ai décidé de faire l’impasse. Au départ, je pensais qu’il s’agissait d’un livre prenant fait et cause pour l’objet livre, pour la lecture de manière générale mais, sur la forme comme sur le fond, ce n’est absolument pas cela dont il est question ici. Certes, vous pouvez y voir en filigrane un plaidoyer pour les livres puisque Mona Ozouf décrit, décortique, promeut les meilleurs livres d’histoire de son temps, sur plusieurs décennies mais, ceci est un message en sous-texte, pas un aspect abordé frontalement comme le titre de ce recueil pourrait le laisser suggérer.

Bref, je recommande cet ouvrage uniquement pour les historiens en herbe ou pour les férus hardcore d’histoire moderne. Les autres, passez votre chemin, ennui garanti.