John Scalzi nous revient avec un roman de SF humoristique. Le bonhomme s'est fait une spécialité d'alterner entre SF "sérieuse" (Le vieil homme et la guerre ; les enfermés) et les œuvres plus "légères" (Imprésario du troisième type ; Redshirts).
Cette fois-ci, l'action se déroule sur la planète Zara XXIII, un monde colonial humain dont l'exploitation (comprendre le pillage jusqu'à épuisement des ressources naturelles) a été confiée à la firme Zarathoustra. La méga corporation vient essentiellement pour y chercher des métaux, rares ou non.
Jack Holloway, le personnage principal de ce roman, est un sous-traitant de la firme qui prospecte pour Zarathoustra et reçoit en échange, un pourcentage sur les revenus générés par ses découvertes. Et un beau jour, jackpot (c'est le cas de le dire) !
Il découvre le plus gros gisement de Solaires, de nouvelles pierres précieuses très rares résultant de la décomposition d'une race disparue de méduses géantes de l'espace. Dés lors, Jack semble promis à un bel avenir de milliardaire, même en ne touchant que 0.5 % des revenus du gisement.
Sauf que... sauf que Jack découvre également une nouvelle espèce, sorte d'amalgame entre le singe et le chat, qui pourrait remettre en cause cet avenir radieux.
En effet, l'agence coloniale est très claire : si une espèce indigène devait être reconnue comme "intelligente", l'usufruit de la planète lui reviendrait, révoquant par là même la licence d'exploitation de la planète par Zarathoustra et par ricochets la manne d'argent de Jack Holloway.
Or, ces bestioles (qu'il a choisi de nommer Toudous, parce qu'ils sont trop meugnons) sont malignes. Mais le sont-elles au point d'être intelligentes ? Toute la question du roman est là.
Avec son style habituel, Scalzi nous livre un roman malin (comme un singe ?), aux dialogues savoureux, mais qui garde aussi des moments assez graves. Le personnage de Jack Holloway est très réussi, et est pour beaucoup dans le plaisir qu'on éprouve à lire ce roman.
Il reste en effet indéchiffrable pour le lecteur pendant la majeure partie du récit, puisque son positionnement quant aux Toudous reste ambivalent presque jusqu'à la dernière page.
Un livre vite lu, car très prenant et plaisant, mais qui donne aussi à réfléchir. Honnêtement, que demander de plus ?