Sorti aux Etats-Unis en 2011, mais seulement édité en France en 2018 par la maison nantaise l'Atalante, ce bouquin est avant tout une fable écolo et utopiste. Même si la totalité de l'action se déroule sur la planète Zara XXIII, les similitudes avec notre monde, bien réel lui, sont trop nombreuses pour que l'on puisse douter des intentions de l'auteur. Scalzi fait rarement dans la dentelle et ne verse pas dans l'allusion au quinzième degré, c'est certain. Beaucoup de ses romans sont des critiques acerbes et généralement non dénuées d'humour de la société étasunienne et celui-ci ne fait pas exception, qu'on se le dise.


Ici, on a affaire à la compagnie Zarathoustra, qui exploite une planète couverte pour l'essentiel d'une jungle plutôt hostile à la vie humaine, mais qui regorge de richesses naturelles. On a affaire à une administration coloniale (sic) qui délivre une concession d'exploitation de cette planète à la Zarathoustra. Administration coloniale parfaitement politiquement correcte, à vrai dire, et bien sûr très attachée au respect de l'environnement des planètes, pour lesquelles elle délivre des mandats d'exploitation, par les concessionnaires. De l'environnement et d'éventuelles races intelligentes qui y vivraient. Alors, la Zarathoustra, bien entendu, soigne sa communication vis à vis ce sujet. Alors qu'en fait, ce qui les intéresse au premier chef, c'est d'enrichir ses actionnaires, comme toute bonne compagnie privée qui se respecte.


Mais arrive alors Jack Holloway, curieux mélange de tête brulée et de juriste hors pair, qui pourrait tout faire basculer et je n'en dirai pas plus sur le scénario pour ne pas gâcher. Bon, si vous avez bien lu le paragraphe précédent, vous avez saisir le côté écolo du bouquin. Son côté utopiste tient peut-être dans le fait qu'il dépeint une justice et une administration intègre. Rappelons tout de même qu'il a été écrit au début du premier mandat d'Obama, au moment où les espoirs que son élection avait suscités n'étaient pas encore évanouis. Scalzi a pu déchanter depuis...


Reste que c'est bien écrit, dans un style simple et percutant, avec des dialogues comme toujours avec cet auteur plein d'humour. Une écriture très américaine, qui n'est pas sans rappeler celle de certains auteurs de polars. Du coup, ça se lit un peu comme un thriller, d'autant qu'il y a du suspens et des rebondissements. Et puis, un auteur qui aime les chats ne peut pas être foncièrement mauvais.

Marcus31
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le 6 oct. 2018

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