Oui donc, c'est un peu le bordel mais...
Notons d'une part que le livre est très court, assez dense et apparaît plutôt comme un long article. ça tombe bien parce que j'en ai marre de lire des pavés. C'est donc une première rencontre heureuse que je viens de faire avec l'auteur.
Celui-ci se propose d'éclairer ce qu'il pense être une crise contemporaine à partir d'une anthropogénèse d'un point de vue ontologique (ou onto-anthropologie). Mais cette ontoanthropologie à l'accent pourtant très heideggerien se propose de prendre en compte ce que celui-ci avait décidé de mettre de côté (tu parles d'epokè si ça te chante), c'est à dire l'anthropologie scientifique. Le texte en lui-même se trouve donc être moins hermétique et plus accessible que du Heidegger tout en étant plutôt jouissif (la traduction de Mannoni est franchement pas mal à mon sens). Partisan de Carnap, tu peux passer ton chemin, tu risques quand même de trouver que c'est de la mauvaise poésie (parce qu'en fait tu n'as rien compris, mais on comprend que tu ne puisses rien comprendre, c'est juste que tu pourrais t'abstenir d'étaler ta franche flemmardise à la face de la communauté scientifique mais bref, je m'égare).
La présence du "maître" est donc partout prégnante et assumée. Il s'agit de faire sortir sa pensée du cocon dans laquelle est s'était niché en se séparant de l'anthropologie scientifique afin d'éclairer la crise contemporaine.
La conclusion qui se résume à : "bordel mais les gars on est plus dans une allotechnique" me parait plutôt pertinente.
C'est frais, court, puissant. Je kiffe ma race.