Le livre aurait pu s'intituler Le colosse aux pieds d'argile. En version originale, il a été publié sous le titre de Stiiborn (Mort-né), la traduction française ayant préféré celui de La douleur du géant. Quoi qu'il en soit, c'est bien du Nigeria dont il s'agit, pays le plus peuplé d'Afrique et riche de par sous-sol mais resté pauvre depuis son indépendance, principalement à cause de la corruption qui y règne de façon endémique et de la lutte pour le pouvoir, accompagnée d'une violence permanente, notamment entre les différentes communautés ethniques. C'est le destin de son pays, à travers plus de 50 ans d'histoire, que Diekoye Oyeyinka a entrepris de raconter dans son premier roman. Narré selon le point de vue de Seun, de retour d'Amérique, le livre narre la vie tumultueuse de plusieurs de ses proches, de différentes générations, qui ont vécu le cheminement erratique du Nigeria, y compris la sanglante guerre du Biafra. Un récit plein de bruit et fureur, de massacres et de tourments mais aussi de résilience et d'espoir. Oyeyinka montre un grand talent pour relier l'intime à l'historique même si le roman semble parfois embrasser trop large en reliant toutes les existences et les faits saillants qu'il évoque. D'autant que les convulsions ont été légion dans un pays aussi complexe. S'il n'a pas (encore ?) la fluidité de certains romans nigérians, ceux d'Atta, d'Adichie ou d'Obioma, par exemple, Diekoye Oyeyinka a écrit malgré tout un premier livre tout à fait intéressant, passionnant même dans certains passages, qui a le mérite d'éclairer sur l'histoire d'un pays très méconnu.

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le 24 sept. 2017

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