Redondante. Bégayante. Epuisée. Incapable de. La langue de "La femme d'un homme qui" ne semble tout simplement plus apte à. La faute au talent singulier de Nick Barlay (membre du gratin Granta des 20 auteurs anglais les plus prometteurs) pour travailler la matière, disséquer, et rendre cette copie paradoxale : le verbe, vidé, en perd son latin. Les dialogues s'entrecoupent/pures intuitions.

Les tabous, les non-dits dévorent peu à peu le phrasé, « étouffent » même la prose puisque c'est le mot : Joy Fisher apprend que son mari a été retrouvé mort – nu, étranglé par un collant, une orange à la bouche, dans une chambre d'hôtel de Leipzig ! La police parle de jeu auto-érotique. Et Joy de devenir, devant l'impossibilité de parler du drame, de le nommer, "La femme d'un homme qui". Pour comprendre et peut-être trouver les mots, elle décide de mener sa propre enquête.

Ambitieux, inquiétant, fascinant, préférant suggérer qu'évoquer, Barlay signe un roman venimeux qui réconcilie la forme et le fond.
bilouaustria
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le 9 déc. 2011

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