Le livre propose une idée intéressante, expliquer aux gens qui est cette génération si étrange, celle dont on parle tant mais qui au final, n'a que peu de représentant dans les médias. Et dans une certaine mesure, il y arrive ! Mais d'un autre côté, je ne me suis pas forcément senti sur la même longueur d'onde que les deux auteures.
En fait, le schéma même du livre le limite dans son action en le coupant sous forme d'accusations. "Les jeunes se droguent ?" "Non, voilà pourquoi." ou "Oui, voilà pourquoi.", de la même façon, elles répondent à un certain nombre de clichés sur cette génération. L'idée n'est pas mauvaise ! Mais en résulte un livre qui me donne l'impression d'être sur la défensive.
J'ai vingt-cinq ans, j'appartiens à cette génération Y et en lisant le livre, j'ai eu le sentiment qu'en quelque sorte, je devais m'en excuser, que ce que nous étions était anormal, explicable mais peu enviable. Bien qu'il y est parfois question, en effet, nous ne correspondons pas totalement aux clichés bien que certains ne soient pas volés, mais surtout, nous sommes beaucoup plus que ça !
J'ai l'impression que le livre passe à côté de notre force de proposition, ces nouvelles normes, façons de voir le monde que nous avons. Pourquoi ne pas les mettre en avant plutôt qu'expliquer pourquoi nous ne correspondons pas aux attentes de nos aînés ? C'est mon regret quant à ce livre, que je trouve les explications bonnes ou non, d'ailleurs, elles me semblent trop centrées sur le travail.
Un autre point qui m'a agacé, le "pragmatisme" qui nous caractériserait. Il y'a peut-être du vrai, mais mettre en avant une tendance à une certaine forme de libéralisme en le faisant passer pour un pragmatisme assez neutre me semble faux. C'est une pensée toute aussi idéologique que les autres, peut-être que notre rapport à ce modèle est responsable, mais je pense que cela mérite plus de réflexion qu'un "C'est comme ça.".
Bref ! Le livre se lit très vite, il est agréable et peut vous faire réfléchir sur ce que nous sommes, ce que votre fils ou petite fille est. Mais j'aurais aimé une approche différente. De plus, peut-être des interviewés aux dents peut-être un peu moins blanches. Le livre met énormément le chômage en avant, donner la parole aux premiers concernés aurait pu être intéressant.
Et arrêtez de taper sur les 68ards ! Ce serait un roman, ils en seraient les antagonistes.