La vieille borne
Livre écrit en 2002 par un ancien conseiller de la Banque Mondiale et prix Nobel d'économie pour montrer comment le FMI s'est détaché de sa mission initiale. A l'origine créé par J. M. Keynes comme...
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Livre écrit en 2002 par un ancien conseiller de la Banque Mondiale et prix Nobel d'économie pour montrer comment le FMI s'est détaché de sa mission initiale.
A l'origine créé par J. M. Keynes comme un mécanisme de régulation censé empêcher une nouvelle crise économique comme celle de 1929, le FMI est devenu au cours des années 1970-1980 le serviteur des marchés, se préoccupant uniquement du déficit des pays au niveau macroéconomique, appliquant avec un schématisme ultraorthodoxe les doctrines néolibérales. Il a ainsi forcé des pays émergents à ouvrir au marché mondial leurs économies, qui n'étaient pas prêtes à un tel choc, sans prendre en compte les facteurs locaux, les dangers sociaux (chômage, baisse du niveau de vie), ou les facteurs politiques (présence de corruption).
Stiglitz égrène des exemples des années 1990-2000 : l'échec des politiques d'ajustement structurel en Afrique, la crise en Argentine, la crise asiatique de 1998, aggravée par les condamnations en flèche du FMI, et dont se sont le mieux tirés les pays qui n'ont pas tenu compte de ses avis, enfin la catastrophe que fut l'ouverture de la Russie, fraîchement désoviétisée, à l'économie de marché.
Le livre appuie bien sur les contradictions, le refus de l'institution d'admettre ses erreurs, prévoit et démonte les contre-arguments des tenants de l'ultralibéralisme.
Stiglitz insiste sur le fait qu'il n'est pas hostile à la mondialisation, il veut une vraie économie de libre concurrence (les pays occidentaux pratiquent le protectionnisme tout en l'interdisant aux pays en développement), davantage de démocratie et de transparence et moins de bureaucratie au sein du FMI. Keynes est son point de repère, c'est évident, et l'erreur du FMI est de ne pas avoir été fidèle à sa pensée.
Le livre a fait beaucoup de bruit en son temps, mais il a aujourd'hui une quinzaine d'années, il faudrait y rajouter un chapitre sur la crise grecque.
Au niveau forme, on se situe dans un entre-deux. Stiglitz se veut accessible à tous, par conséquent il utilise beaucoup de métaphores imagées (le bateau, etc...). Si vous cherchez un livre d'économie pointu, allez voir ailleurs. On reste à un niveau macroéconomique mêlant économie et géopolitique. C'est intéressant, sauf si vous étiez déjà lecteur de la presse internationale dans ces années-là. ça n'a rien de révolutionnaire, mais ça ne fait pas de mal, comme une piqûre de rappel. On est allés bien plus loin depuis, mais il est bon parfois de pouvoir retrouver une vieille borne pour mesurer le chemin parcouru.
Un bon ouvrage de vulgarisation, qui se veut constructif et accessible tout en étant critique, par un écrivain ayant connu de l'intérieur ces institutions.
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le 15 janv. 2018
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