Mix de genres littéraires et mélanges de trois cultures asiatiques, ce roman historico-culinaire coréen a pour principal ingrédient une bonne rasade de sadisme.
Passé le bain de sang qui permet d'expliquer en quoi consiste la cuisine Mandchoue, le décor est vite placé dans ce contexte de la Seconde Guerre Mondiale. On y suit chapitre par chapitre l'histoire de trois acteurs d'origines différentes ; un général d'armée japonais, un cuisinier chinois et de sa femme coréenne.
Assez compliqué donc pour toute personne étrangère à l'Histoire d'une bonne partie de l'Asie et de sa colonisation par le Japon, jusqu'à ce que celle-ci soit de nouveau bouffée par le régime soviétique à la fin de la guerre. Il faudra donc s'armer d'un peu de patience avant d'en savourer l'intrigue principale.
Chaque chapitre donne voix à un des protagonistes qui alimentera avec brio les stratégies non pas militaires, mais de pouvoir sur les uns et les autres. C'est cruel, sordide, sanglant, violent, parfois drôle voire loufoque, déjanté étant l'adjectif qui m'a le plus titillé lors de cette (longue) lecture.
J'ai pris le temps, pour au final passer un très bon moment. Il est laborieux, pas trop énorme, mais la psychologie des personnages se tisse au fil du récit et l'envie d'en savoir le dénouement nous donne autant l'eau à la bouche que les recettes qui y sont cuisinées.
Ça avait assez piqué ma curiosité, qui en a pris pour son grade, si jamais le coeur vous en dit, ce ne sera pas une lecture de perdue.
À condition d'avoir le coeur et le mental bien accroché et une sacrée soif d'anecdotes historiques !