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En choisissant le train comme point commun aux dix nouvelles qui composent La locomotive des sœurs Tcherepanov, Olga Slavnikova donne à son recueil une véritable unité, bien que les récits soient différents, pas si commune pour ce genre d'exercice. Chaque nouvelle constitue un roman miniature, prenant le temps de caractériser ses personnages avec soin et de décrire les paysages avec un luxe de détails. Le seul reproche que l'on pourrait lui faire serait d'user et d'abuser de métaphores et de comparaisons, même si son art très visuel de la description fait partie du charme de son écriture. Les récits racontent chacun à leur façon la Russie contemporaine et les "dysfonctionnements" en tous genres de ses habitants, qu'ils soient oligarques ou miséreux. Les deux états se rejoignent d'ailleurs dans une nouvelle étonnante intitulée La huitième balle du jongleur où des hommes d'affaires vivent la vie de SDF pour une journée. Au train où vont les choses, les histoires d'Olga Slavnikova sont souvent imprégnées d'un réalisme magique qui se marie assez bien avec les vapeurs d'alcool fort. C'est le cas notamment dans La statue du commandeur ou encore dans Amour dans le wagon n°7. Jamais l'écrivaine ne se départit de son style ironique voire franchement caustique en tant qu'observatrice des mœurs dans son pays, lesquelles finalement n'ont pas tellement changé depuis le temps de Gogol, écrivain auquel on pense parfois tout au long des rails que suit La locomotive des sœurs Tcherepanov.

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le 23 juil. 2019

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