Ce roman a été pour moi une révélation et la preuve par neuf d'une réalité bien connue des cinéastes: l'horreur est infiniment plus effrayante lorsqu'on ne la voit pas. Nous voici plongé dans la chronique chorale d'un naufrage, une situation de maltraitance que l'on voit naitre sous yeux car elle prend racine avant même la naissance de l'enfant. Exit zombies, tueurs à gages et poltergeists, l'horreur qu'on nous dévoile ici est infiniment plus efficaces que la plupart des shémas habituels du genre: elle chemine telle un tarentule dans un faux-plafond, explose doucement au détour d'une phrase innocente et nous laisse, pantois, avec une immense question...