Tout commence comme dans un vieux film noir américain des années 40 : dans un motel miteux, la rencontre entre un jeune malfrat blessé par balles et un vieux médecin en disgrâce, morphinomane. La cohabitation entre ces deux fugitifs, la traque d'un tueur sur le retour, lancé à leurs trousses : décors poisseux, corps qui se déglinguent, solitude à deux et dégringolade vers l'enfer. Premier roman de l'australien Chris Womersley, avant Les affligés, La mauvaise pente est moins original que son successeur, moins profond mais pose déjà un univers. Cruauté du monde, destins tous tracés, identités bafouées, drames déclencheurs d'un sort fatal. Le style de Womersley est loin d'être léger et certaines scènes (celle du cheval) sont insoutenables dans leur violence crue. Mais la noirceur, aussi terrible soit-elle, est parfois parsemée de quelques traces d'humanité. Le livre frappe fort, sans nuances, celles-ci viendront plus tard avec l'expérience d'un auteur qu'on ne peut que suivre de près.

Cinephile-doux
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le 10 janv. 2017

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