Impossible de le nier: c'est une réelle invitation au voyage! Les descriptions des terres australes sont précises, détaillées avec finesse : je me suis sentie envahie par les couleurs, notamment par ce blanc d'une pureté infinie et réparateur, les odeurs, le froid incessant, le bruit assourdissant du vent et la richesse de la faune sauvage. Un décors qui tranche avec mes habitudes (et ma recherche) de pays chauds, et dont je me suis tout de même délectée.
Si l'intérêt s'était limité à cet aspect contemplatif ça aurait pu le faire. Mais voilà il faut qu'il y ait un "grand secret"! Quelle erreur! Dès les premières pages on devine toute l'intrigue alors que l'auteur tente de maintenir un suspense jusqu'à la dernière page. C'est lourd, c'est long, c'est raté.
Un autre point qui dessert complètement les intentions de Karen Viggers et gâche le plaisir du lecteur, ce sont ses personnages, d'autant plus les portraits masculins. Cela m'a bien énervée car aucun ne reflète l'idée que je me fais d'un homme, un vrai. Les sentiments sont trop exacerbés, ils sont tous dans l'introspection continuelle, lévitent autour d'un idéal qu'ils n'auront jamais le courage d'essayer d'atteindre... Bref pas d'identification possible puisque peu d'accents de vérité, et donc pas attachants pour un sous!
Un travail de co-écriture pourrait donner une merveille si on va jusqu'à donner des conseils à un écrivain lorsqu'on ne l'est pas soit-même.