On m'avait dit qu'il n'y avait pas de demi-mesure avec Houellebecq, que j'allais soit adorer soit détester.
Ben non c'est raté ^^. Je suis pile poil le cul entre deux chaises avec mon premier roman de cet auteur si controversé: génie ou crapule de bas étage? Chef d’œuvre ou dépotoirs à merdes?
Plutôt adepte du genre Science fiction anticipation, aucune difficulté pour moi de me plonger tout à fait dans ce roman (ça aide quand même beaucoup une histoire pour lire un tel flot de saletés), et de surcroit ça ne fait pas de mal de se triturer un peu le cerveau avec comme meilleur ennemi un Houellebecq tantôt enragé tantôt découragé, mais toujours engagé!
Si à mon sens la Possibilité d'une île recèle quelques très bonnes idées illustrant avec justesse les débats intérieurs et la bassesse caractéristique des comportements humains, je suis néanmoins écœurée par cette redondance sexuelle bestiale. Quelle grande nouvelle, le fric et le sexe seraient des régisseurs de notre monde??!! Je ne vois pas pour autant l'utilité de tuer à ce point quelques jolies inventions humaines telles que le romantisme ou l'espoir.
Ce qui m'a sauvée de l'aspect répugnant c'est que j'ai adoré détester le narrateur: Daniel, un personnage cliché du quarantenaire en pleine crise, pédant, cynique, obsédé, pathétique mais évidemment non dénué d'intelligence. Bref cela justifie un 8 d'être captivée et de passer par toutes sortes d'émotions.