Ce recueil de nouvelles est le deuxième au palmarès de quatre pour son auteur, Thierry Horguelin, qui semble passer maître dans l’art des histoires brèves. D’origine canadienne, il vit à présent en Belgique mais passe relativement inaperçu au niveau littéraire pour ceux qui ne sont pas friands de nouvelles. Certaines de ses nouvelles ont été traduit (principalement L’Homme à l’anorak jaune) en anglais et même en hébreux. Il a longtemps écrit des critiques littéraire et également pour le cinéma et travail maintenant dans l’édition.
La Nuit sans fin aborde suspense et fantastique, que ce soit ensemble ou séparément, au cours d’histoires bien différentes les unes des autres. Le Contretemps (1ère nouvelle) passe donc un peu comme un OVNI dans ce recueil. Elle est effectivement la seule à ne pas faire partie des deux genres cité précédemment. Elle reste cependant celle qui me parle le plus, non pas par sa longueur minimal, mais bien pour ce qu’elle nous transmet comme message : nos actions ont inévitablement des répercutions sur la vie des autres. Si la liste de nom des personnages me perdait un petit peu, j’ai cependant bien aimé la fin et compris la nécessité de bien nommer des personnages si peu présents. Mais motus, je n’en dévoilerai rien de plus !
Si le style d’écriture simple et au vocabulaire précis permet une lecture aisée, il n’en reste pas moins que l’on se pose une question tout au long de la lecture : où veut-il en venir ? Pour certaines, il faudra bien entendu attendre la dernière page pour comprendre, prouvant ici la maitrise du suspense (Le Grand Transparent et Le Trou du Souffleur par exemple). Pour La Nuit sans fin par contre, j’ai eu du mal à comprendre s’il y avait un but à l’histoire tout simplement ! Et puis j’en suis arrivée à L’Ennemi et une petite lumière s’est allumée. Serait-ce l’explication à sa consœur ? Certes les personnages n'ont pas le même nom mais Carter pourrait toujours être le prénom de Stone, non? Mystère…
Pour en revenir à Le Trou du Souffleur, Mr Horguelin a réussit un défi à mes yeux : me parler de théâtre classique sans me perdre. Moi qui ne connais que quelques pièces de nom et rarement de par leur contenu, je n’ai eu aucun mal à suivre le récit. L’avantage indéniable très certainement au fait que le teneur de l’intrigue n’étaient pas les pièces de théâtre en elle-même mais au mystère entourant Louis Dembour et le sous-sol labyrinthique. Il n’empêche que découvrir des titres d’œuvre m’étant inconnues m’a donné envie de faire de petite recherche afin d’étendre ma culture théâtrale.
Il m’est difficile d’accrocher pleinement à une nouvelle, quelle qu’elle soit, pour l’unique raison que j’aime m’accrocher, m’identifier au(x) personnage(s). La psychologie des personnages n’étant presque pas voire pas du tout abordée sur si peut de page, elle n’a pas beaucoup de temps ou de place pour évoluer non plus. Je comprends cependant le plaisir que l’on peut avoir à écrire une petite histoire suivant l’inspiration du moment sans avoir nécessairement besoin d’une intrigue profonde et détaillée.
Je ne garde donc pas un souvenir particulier de ce livre mais il n’est pas non plus le pire, loin de là. Je le recommande cependant à ceux qui aime ou veulent s’initier au fantastique.