« La nuit sans fin » de Thierry Horguelin nous plonge dans différents univers confus et hors du temps, où il devient difficile de distinguer le réel de l'irréel.
Thierry Horguelin est né à Montréal et vit en Belgique. Après avoir été libraire puis critique littéraire et de cinéma, il travaille actuellement dans l'édition. Il est auteur de plusieurs recueils de nouvelles, dont « La nuit sans fin » qui a remporté le prix Frans de Wever en 2009.
« La nuit sans fin », le recueil dont il est ici question, contient sept nouvelles complètement différentes et pourtant similaires de par leur atmosphère angoissante. Dans « Le contretemps », un événement imprévu vient changer le destin de nombreuses personnes dans une course effrénée, formant une boucle sans fin. Avec « Le grand transparent », l'auteur joue sur la vision et l'espace. Dans « La nuit sans fin », dont le recueil porte le titre, tout n'est qu'embrouillamini entre rêve et réalité. Un passionné de théâtre se retrouve emprisonné dans un dédale donnant accès aux trous de souffleur de tous les théâtres de Paris dans « Le trou du souffleur », le condamnant à devenir souffleur malgré lui. « L'affaire Dieltens » retrace la carrière d'un peintre belge et interroge sur l'authenticité de ses œuvres, nous empêche de discerner le vrai du faux. Dans « L'homme à l'anorak jaune », on accompagne un insomniaque dans son enquête sur un mystérieux homme à l'anorak jaune qui apparaît comme figurant dans chaque épisode d'une série plutôt banale. Pour finir, dans « L'ennemi », le personnage fuit perpétuellement un poursuivant dont la réalité n'est que peu certaine.
Dans chaque nouvelle, la tension et l'angoisse sont donc de mise, pour le plus grand plaisir des amateurs de suspense. Gros coup de cœur pour « Le trou du souffleur », avec son univers à « L'écume des jours » où l'antre du protagoniste est comme vivant et lié aux agissements du personnage.
Mais si l'écriture est bien soignée et donne envie d'avancer dans la lecture du livre, il faut par contre bien s'accrocher pour ne pas perdre le fil car ces nouvelles sont assez complexes : les personnages qui se confondent, des univers qui sortent du commun et tiennent plus du dédale qu'autre chose, des espaces-temps difficiles à définir. Le fait que ça soit des nouvelles peut aussi un peu repousser, car on n'a pas vraiment le temps de s'identifier aux personnages.
Je conseille donc ce livre à ceux qui aiment les histoires angoissantes et énigmatiques, et que les nouvelles ne rebutent pas.