Grâce notamment à la collection Sindbad, chez Actes Sud, et aux éditions du Seuil, la littérature saoudienne ne nous est pas totalement inconnue. Ces dernières années ont été traduits en français Le castor de Mohammed Hasan Alwan et Khâtem de Raja Alem, deux belles découvertes. La patte du corbeau, paru initialement en 2008, nous arrive à son tour, signé par Yahia Amqassim lequel a écrit un autre livre, Stories of Saudi Arabia. La patte du corbeau nous entraîne dans une époque ancienne, quelque part en Arabie, au sein d'une communauté heureuse où la tolérance règne de même que l'égalité des sexes. Une tranquillité qui va hélas être menacé par l'émirat voisin qui entend imposer un islam rigoriste et retirer aux femmes tout pouvoir, y compris politique. Le livre plaide clairement pour un poids modéré de la religion dans la vie sociale, pointant du doigt les dangers et les excès dogmatiques. Un thème plus qu'intéressant pour ce roman aux allures d'épopée qui se veut poétique et empreint d'un certain réalisme magique. Le problème est qu'il manque sans doute beaucoup de clés au lecteur occidental pour comprendre tous les symboles et les tenants et les aboutissants de cette fresque très connotée. Nul doute que certains y trouveront leur compte et se passionneront pour ce texte mais on peut aussi s'y ennuyer fortement et finir par mélanger les nombreux personnages. Cette lecture mérite sans doute mieux que le découragement mais c'est pourtant le sentiment qui risque d'habiter le lecteur un peu décontenancé par le rythme lancinant et la répétition d'une action qui semble stagner ad libitum.

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le 12 avr. 2019

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