Rudolf Steiner prononce les 22,23 et 24 mai 1920, trois conférences portant sur la philosophie et plus précisément sur la philosophie de Thomas d’Aquin comme l’indique le titre du volume. Orné par le portrait du philosophe réalisé par Botticelli, le texte retranscrit la volonté de Rudolf Steiner d’utiliser la philosophie de Thomas d’Aquin, le thomisme par l’antroposophie. L’antroposophie étant un courant philosophique créée par l’auteur lui-même, qui vise à connaître la nature de l’être humain. Thomas d’Aquin tente lui au XIIIème siècle d’appréhender le problème général de la connaissance. Or ce livre n’est pas uniquement à propos de lui, mais également de son prédécesseur, Saint-Augustin, dont Steiner retrace le parcours de pensée, allant d’une pensée manichéenne à une pensée religieuse, pour résumer. Or les deux philosophe s’opposent sur certains points mais sont étonnement complémentaires sur d’autres. Ainsi pour Augustin, sur la question de l’humanité, celle-ci est un tout, alors que chez Thomas d’Aquin, chaque être devait être compris dans son individualité. Venons en à leur complémentarité. En effet Rudolf Steiner écrit, « c’est dans ce qu’Augustin a éliminé de sa conception de l’humanité que Thomas d’Aquin devait chercher la connaissance humaine et sa relation au monde ». Le philosophe dont il est question ici va alors s’engager dans une recherche minutieuse de la connaissance, tout en gardant une foi inébranlable en Dieu, dont il dira d’ailleurs que son existence peut être prouvée logiquement. Cette recherche de la connaissance s’inscrira, et c’est ce qui fait de Thomas d’Aquin un grand penseur, dans une doctrine de double vérité, c’est à dire qu’il souhaite mettre le contenu de la foi en accord avec celui de la raison sans qu’aucun des deux ne se contredisent. C’est finalement dans un appel à l’approfondissement pour tous de la vie spirituelle et dans un veritable éloge de la philosophie médiévale que Rudolf Steiner transmet à tout lecteur attentif des clés qui lui permettront d’accéder à cette philosophie parfois trop peu considérée.