Le poète Joachim du Bellay écrit le recueil de poèmes « Les Regrets » alors qu’il réside à Rome en janvier 1558. Recueils de poèmes élégiaques composé de nombreux sonnets dans lequel le poète évoque les thèmes de l’exil, de la satire. Des poèmes d’éloges envers ses amis sont également dispersés dans l’ouvrage (poésie encomiastique). Le poète opère une révolution dans le monde poétique français, en mettant à l’honneur la langue française alors que le latin primait jusqu’alors. Le calme du style de l’auteur contraste avec les envolées poétique et lyrique que l’on retrouve dans le recueil, des envolées dans lesquelles la France tient une belle place, pays adoré du poète. Le voyage idyllique et onirique de l’auteur dans la capitale romaine se transforme pour le poète en véritable descente aux enfers, dans lequel il va regretter sa patrie et ses amis, auxquels il adresse de nombreux poèmes. Le poète s’attaque également parfois de façon virulente au monde politique et religieux, tantôt dressant un portrait peu élogieux du Pape, tantôt attaquant de plein fouet Carlo Caraffa, qui joua un double jeu envers le roi de France et le Pape. L’auteur lui est fidèle aux valeurs aristocratiques françaises et la politique en vigueur en Italie et tout particulièrement à Rome, le répugne. Il dépeint Rome comme un vaste théâtre, où le brigand peut se faire promouvoir cardinal, tandis que l’homme de bonne foi se porte mal. Enfin, frappant lors de la lecture du recueil, le mythe d’Ulysse s’accompagne d’une lecture morale de l’Odyssée proposée par l’auteur. Du Bellay semble établir une analogie entre le voyage d’Ulysse et son propre voyage, un parcours jonché d’épreuves, qui constitue l’essence du recueil.