La Galice jusqu'à l'hallali
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"Les djihadistes ont envahi les deux tiers du territoire malien, menaçant Bamako, et installé une situation chaotique dans tout le pays depuis le nord. Nous étions menacés de mort en tant que nation." Le troisième roman d'Ousmane Diarra, La route des clameurs, a été écrit dans l'urgence, courant 2013, pour dénoncer la barbarie et les forces de l'obscurantisme, déguisées sous la forme d'un Islam soi disant pur et venu pour chasser les pratiques impies. Le livre de Diarra est l'oeuvre d'un conteur qui use de toutes les armes à sa disposition, en premier lieu l'ironie et la dérision. Son narrateur est un enfant qui avec ses mots naïfs découvre simultanément l'oppression et la révolte au côté d'un père dont la résistance passive tourne en ridicule l'imposture et l'hypocrisie des fanatiques. La prose de l'auteur est moqueuse, sertie de trouvailles stylistiques y compris pour évoquer les pires horreurs. Un rythme à part, vif et débordant de toutes parts qui égare parfois quand on est habitué à un langage plus sage et posé. Mais c'est avant tout le livre d'un homme en colère qui se bat avec l'énergie du désespoir. Un roman à rapprocher du film Timbuktu.
Créée
le 12 janv. 2017
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