Fidelma sort un peu des sentiers battus pour écouter résonner cette septième trompette. Pas de huis-clos abbatial cette fois-ci, pas d'abbé fou obsédé par le christianisme romain et ses pénitentiels, pas de mère supérieure lesbienne et sadique. Ça se passe dans la cambrousse et l'intrigue est plutôt politique. Pour être précis, ça se passe à l'est du Munster (Muman à l'époque), à la frontière d'avec le Leinster (Laigin à l'époque) et Fidelma, Eadulf et leurs deux gardes du corps s'offrent ainsi une chouette ballade en pleine nature, mais non dépourvue de péripétie.
A vrai dire, pour la compréhension fine de l'intrigue, en tous cas au début du bouquin, une carte aurait été bienvenue. Il y a beaucoup de protagonistes dans cette sombre affaires et ils bougent tous beaucoup et sans cesse. Certains vont vers le nord, puis repartent vers le sud. Des fois, c'est l'inverse. Ils suivent plus ou moins une rivière (la Suir), qui possède des méandres et des affluents. Autant dire que le lecteur est vite complétement paumé, d'autant que la traditionnelle carte du monde de Fidelma qui est comme toujours présente en début de bouquin, n'indique quasiment aucun des lieux où se déroule l'intrigue.
A part ça, pas grand chose à reprocher à cet n-ième opus de la série Fidelma; les qualités habituelles qui ont en fait le succès sont au rendez-vous : intrigue bien chiadée, aspect historique soigné et parfois documentaire, rythme et suspens. Une petite innovation également autour du personnage de Colgu (frère de Fidelma et roi de Muman) qui, pour une fois, ne se contente pas de faire de la figuration dans l'histoire. Voilà, j'arrive bientôt au bout de la série et j'ai toujours autant de plaisir à les lire, en les intercalant tous les 3~4 bouquins que je lis par ailleurs.