Expert dans ce domaine, Ollion, revient, aidé de Angèle Christin, sur la question de la sociologie aux Etats-Unis. Les deux auteurs proposent l'idée qu'il existe une sociologie nationale, non pas américaine mais bien étasunienne (vous avez intérêt à apprécier le mot tant on le retrouve fréquemment) et ils se décident de la décrypter pour nous. La particularité de ce très court ouvrage n'est pas de réaliser une histoire de la sociologie américaine, mais bien une sociologie même afin de mettre en évidence des différences spécifiques à cette sociologie étasunienne. Une sociologie de la sociologie ... Et c'est des plus intéressant !
Il faut dire que les auteurs ont renoncé à faire de l'histoire, bien évidemment, ils en parlent un minimum, mais le principal est de montrer la manière de procéder des américains. Nous sommes donc entre une recherche de type épistémologique et de la sociologie pure.
Globalement la sociologie américaine est si spéciale par sa manière technique de procéder (une écriture typique), un amour sans borne des statistique (un tel usage impressionnerait même Durkheim), l'auto-centrisme assumé de cette culture, ne se référant que rarement (dans les objets d'études comme dans les références universitaires) aux autres pays et enfin la création d'une quarantaine de pôle d'étude, portant sur des sujets plus ou moins vaste. C'est vis le prisme de ce dernier point que les auteurs ont décidé de nous faire découvrir la sociologie américaine d'aujourd'hui. Nous étudions donc plusieurs domaines : l'économie, l'organisation & les institutions, les mouvements sociaux & la politique, la sociologie urbaine, la culture et enfin la sociologie du droit. Ce dernier cas est des plus intéressant tant il est le seul à ne pas être autant structuré que les autres sujets vus au préalable.
On regrettera cependant l'absence des études sur les genres et la sociologie de la sexualité, un domaine où les Etats-Unis ont souvent été en avance. On regrettera également toute absence d'étude proprement ethnique, les américains se permettant de réaliser ce qui est interdit en France, une comparaison aurait été enrichissante. Enfin, même si certains cas d'études sont présentés, le traitement est rapide et sans profondeur, au final, heureusement que les exemples sont canoniques, sinon, le lecteur risquerait de ne pas toujours bien comprendre l'exemple choisit.

Ce petit livre reste donc une très bonne introduction à une vision globale de la sociologie étasunienne, mais il ne peut être lu qu'à condition d'avoir déjà quelques bases sur ce sujet.
mavhoc
7
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le 1 mars 2014

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