Quatre personnages: Stan, Henriette, Monsieur Floyon et Joseph. Tous différents. Et pourtant...
Deuxième roman de Nicolas Marchal, « La tactique katangaise » est composée de quatre récits parallèles. Récits dans lesquelles on suit des protagonistes très différents les uns des autres.
Quoique. Pas tant que ça. Ils ont quelque chose en commun: ce sont tous des ratés dans leur genre.
Le livre commence avec le récit de Stan, un adolescent obnubilé par Cynthia, une de ses camarades de classe. Seulement Stan, c'est pas un mec cool ou rebelle. Mais Il ferait tout pour qu'elle le remarque. Il est prêt à devenir une rock star aux cheveux longs et à passer des nuits à écrire ses rédactions pour un simple regard de cette fille.
Ensuite, il y a Henriette, la grand-mère de Stan. Quand Stan lui rend visite, elle lui parle, sans arrêter mais lui ne l'écoute pas. Mais elle n'est pas dupe mamy Henriette ! Elle l'a vu qu'il ne l'écoutait pas et elle l'a même confié au portrait de son défunt mari ! Comment récupérer l'attention de Stan ?
Henriette a trouvé, raconter la vie de son grand-père tout droit tirée d'un roman !
Vient au tour de Monsieur Floyon, professeur d'histoire de Stan. Fervent adepte de la théorie du complot. « C'est certain, un odieux coup monté par les salopards chargés de faire les horaires en début d'années [...] »p.19. Il est aussi très attiré par une de ses collègues, Marie mais qui n'a pas l'air de beaucoup le remarquer. C'est sûrement à cause de « [...] ces lunettes ! De travers ! » p.56
Enfin, Joseph, un vieil auteur de roman emprisonné dans sa maison de repos. Il veut réparer le mal qu'il a fait à sa femme, morte au Congo alors qu'il écrivait son roman. Le nom de ce livre ? « La tactique katangaise »! Celle-là même qui va pousser un musée à nommer sa bibliothèque par le nom de l'auteur. Comment osent-ils faire ça?
Nicolas Marchal, auteur namurois de 35 ans, nous narre ces aventures avec un humour un peu décalé. Ce n'est pas pour rien qu'il est belge ! Lorsqu'il raconte, l'auteur ne mâche pas ses mots et écrit comme il parlerait. Et c'est d'ailleurs cette écriture parlée qui rend ce roman si accessible à tous.
Bien que « La tactique katangaise » ne soit que sont deuxième roman, Nicolas Marchal confirme son talent d'écriture qui n'était pourtant déjà plus à démontrer. Preuve en est du « Prix première » dont il a été le lauréat en 2009 pour son premier roman « Les conquêtes véritables ».
« NE JAMAIS CROIRE : aux coïncidences » p.206
Dans « La tactique katangaise », on est face à des personnages humains, qui sont imparfaits, comme nous. C'est sans doute pour cela qu'on s'y attache et qu'on retrouve peut-être même parfois une part de nous en eux.
La meilleure tactique serait maintenant d'aller acheter ce bouquin et de « LIRE : ce livre »p.226
« La tactique katangaise » de Nicolas Marchal. Bruxelles, Editions La muette, Le Bord de l'eau. 2011, 234 p.