Giripul, un petit village sans histoires, quelque part au pied de l'Himalaya. Enfin, sans histoires, c'est vite dit, car le hameau bruisse de rumeurs plus ou moins fondées et de légendes plus ou moins avérées. Le meurtre qui y est commis est évidemment un événement mais attention, contrairement à ce que pourrait laisser penser la quatrième de couverture de La vie troublée d'un tailleur de dames, Bulbul Sharma se fiche comme de son premier sari de l'enquête policière. Elle se livre davantage à une étude de moeurs, cocasse et bienveillante de personnages aux prises avec un quotidien pas toujours rose mais bien éloigné de la modernité (plus pour longtemps, on le devine). Les portraits de cette petite communauté sont particulièrement soignés : du tailleur amoureux de sa femme (quelle honte) à son irascible belle mère en passant par ses amis dont le courage n'est pas le fort jusqu'au chef du village ou encore un magicien couard, un albinos ostracisé, une vieille dame qui vit dans le souvenir de son premier amour anglais 60 ans plus tôt. Fermons les yeux (ouvrons les plutôt, c'est plus pratique pour lire) et on y est. Le ton est celui de la comédie à l'italienne, l'exotisme en plus. Un petit régal de lecture qui se termine sur une fin très ouverte qui laisse augurer d'une suite. On l'attend de pied ferme.

Cinephile-doux
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Romancières, je vous aime

Créée

le 10 janv. 2017

Critique lue 136 fois

Cinephile-doux

Écrit par

Critique lue 136 fois

D'autres avis sur La vie troublée d'un tailleur pour dames

Du même critique

As Bestas
Cinephile-doux
9

La Galice jusqu'à l'hallali

Et sinon, il en pense quoi, l'office de tourisme galicien de As Bestas, dont l'action se déroule dans un petit village dépeuplé où ont choisi de s'installer un couple de Français qui se sont...

le 28 mai 2022

79 j'aime

4

France
Cinephile-doux
8

Triste et célèbre

Il est quand même drôle qu'un grand nombre des spectateurs de France ne retient du film que sa satire au vitriol (hum) des journalistes télé élevés au rang de stars et des errements des chaînes...

le 25 août 2021

79 j'aime

5

The Power of the Dog
Cinephile-doux
8

Du genre masculin

Enfin un nouveau film de Jane Campion, 12 ans après Bright Star ! La puissance et la subtilité de la réalisatrice néo-zélandaise ne se sont manifestement pas affadies avec Le pouvoir du chien, un...

le 25 sept. 2021

72 j'aime

13