Quand j'ai dit que je critiquerais ce truc, je ne me suis pas fait un cadeau, toute glose sur un tel texte passe inévitablement à coté son effet premier: le plaisir physique ressenti lors de la lecture.
A partir de là, on peut certes décrire le livre et essayer d'expliquer pourquoi on a ressenti ça en le lisant, mais là aussi on ne peut qu'effleurer le phénomène.
Bon et bien disons que Larva fait 600 pages, dont 40 de photographies londonniennes d'un intérêt moyen (les photos sont à la fin et non pas au fil du texte comme chez Sebald). Il est assez massif et a une joli couverture noire éclairée par un titre en rouge et un sous-titre en blanc, l'objet est beau oui.
La traduction méphistophélique est co-réalisé par Rios himself, on voit d'ailleurs mal comment il aurait pu en être autrement.
Traduit de quel langue à quel langue d'ailleurs? on peut se poser la question, parce que le livre est écrit dans de nombreuses langues (anglais, allemand, latin, hollandais, et d'autres que l'on a sans doute pas reconnu) et explicitement babélien, question: quel était la place du français dans l'oeuvre de départ?
Et en tout cas il se passe dans cette langue des choses que l'on a jamais lu ailleurs. Concaténations. Agglutions. Invention. Et, comme disait l'autre on s'y plonge comme dans une orgie perpétuelle.
Le livre se présente comme un texte ressemblant à un long poème épique (si tant est que La Chasse au Snark est un poème épique ici il s'agit d'une chasse au trèfle, trèfle lapin alice? Peut-être, pas seulement sans doute) enrichie d'un double système de notes.
Et nous face à ça, on est un peu comme un gamin devant un feu d'artifice.
Ok mais quel est le sujet du livre, en trois mots:Sex, Drugs and Rock 'n' roll. On ne s'ennuie pas durant cette nuit.
Enfin bref lisez-le et accrochez-vous. Enjoy. Vamos a la playa. Alea jacta est.