Nadine
Nadine, j'ai peur de t'écrire ce que j'ai à t'écrire petite soeur coeur grenadinepromenades sur une plage noire promesses sur une page blanchedans des couloirs trop longsdes portes ferméesdes...
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le 18 nov. 2023
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Pourquoi lire Werner Sombart aujourd’hui ? Question à la réponse complexe qu’on aurait envie de balayer d’un revers de main tant la réédition de son Bourgeois chez KontreKultur suffirait à délégitimer le travail de son auteur, qualifié de « populaire » si ce n’est « populiste ». Pourtant, il se trouve que Werner Sombart a été formé à l’école de Max Weber, plus connu pour son L’éthique protestante et l’esprit du capitalisme, qui aborde la question suivante : comment est né l’esprit capitaliste ? Et y répond de la manière suivante : par l’éthique protestante.
C’est bien à cette question que s’évertue à répondre Sombart, en commençant par fournir une analyse socio-historique de la naissance de la figure du bourgeois. Si Werner Sombart est si intéressant, ce n’est pas en vertu de ses fantasmes socio-biologiques inintéressant, sauf j’y reviens, sur l’esprit des peuples. C’est parce que son analyse de l’esprit capitaliste est d’abord sociale.
Sociale ou culturelle, d’ailleurs ? On tranche avec peine tant elle tourne en manège la chèvre et le choux ! La première découverte de Sombart n’est pas, contrairement à ce qu’affirme le patron de KK, de faire de la figure du Bourgeois, un Juif laïc, inversant le rapport esprit capitaliste = éthique judaïque en lieu et place de l’implication éthique protestante → esprit capitaliste.
Le premier fait d’armes de Sombart est d’inverser le rapport esprit capitaliste → éthique protestante. Le protestantisme n’invente pas l’esprit capitaliste, il en est la conséquence. Ainsi Sombart peaufine la thèse de Max Weber de manière parfaitement dépassionnée.
S’ensuit que Le Bourgeois excelle tant dans l’art et la manière de cerner son sujet. De sorte que la généalogie de l’esprit capitaliste, tant une histoire des mentalités qu’une histoire des idées, fonctionne selon une méthode de resserrement. En premier lieu, c’est la culture celto-germano-slave (à l’exception des Irlandais) qui produit la réussite des grandes puissances industrielles. L’origine de du phénomène d’accumulation s’enracine pourtant dans la « honteuse lucrie de l’or » du clergé catholique, soucieux de prévoir les temps à venir.
Le Bourgeois, dépositaire de l’esprit capitaliste, nait au moyen-âge avec les franchises citadines (dérégulations relatives). Pourtant c’est au Trecento, à Florence, qu’il endosse son acception moderne, c’est-à-dire sa valeur économique. En deuxième lieu, le Bourgeois a l’esprit bourgeois ainsi que l’esprit d’entreprise.
La véritable avancée des thèses de Sombart, n’est-ce pas sa lecture avant coureuse du capitalisme en termes libidinal, lorsqu’il oppose la luxuria du seigneur féodal à l’avaritia du Bourgeois, autrement dit l’Eros chevaleresque un peu mystique contre la ratio bourgeoise, ou encore la notion de dépense à l’épargne ?
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le 17 oct. 2024
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