Ah, Paasilinna !
Cette poésie, cette plume douce-amère, ce ton cynique et pince-sans-rire.
J'ai été ravie de le retrouver pour ce roman déniché sur les étagères de ma bibliothèque locale.
On retrouve Eemeli Toropainen, petit-fils d'un brûleur d'églises et bouffeur de curés. À la mort de son père, celui-ci lui fait un voeux plus que farfelu : il voudrait qu'en son hommage soit construite une église en bois. Un moyen posthume de racheter son âme, peut-être, ou plutôt un pied de nez au militantisme de sa vie.
C'est dans un coin reculé des forêts du Kainuu que Eemeli trouve le lieu où il bâtira cette paroisse, et où une joyeuse communauté un brin hippie se formera autour de lui. En autosuffisance, de plus en plus nombreux et bientôt ouverts au commerce, cette bande de joyeux lurons fait sourire.
Plus loin, loin en dehors de la forêt, l'apocalypse gronde. L'an 2000 (notons que ce roman a été publié pour la première fois en 1992 en Finlande) apporte son lot de dérèglements climatiques, guerres nucléaires et cataclysmes urbains. Jusqu'à ce qu'éclate la Troisième Guerre Mondiale.
Cette apocalypse est prise avec légèreté par l'auteur, et c'est justement cela qui fait de ce roman un petit caillou unique dans la marée de livres traitant de la fin du monde.
C'est un roman écolo et ouvert au retour à un mode de vie plus simple et plus humain que nous propose Paasilinna. Raffraîchissant !