Pour lire Zevaco, il faut vraiment s'abandonner totalement à la suspension d'incrédulité (comme disent les théoriciens). Il faut s'abandonner tout court, partir du principe qu'on va lire un roman à l'hyperbole omniprésente, plein à craquer de stéréotypes du genre, un roman où les héros s'évanouissent à la suite d'émotions fortes, ou éclatent d'un rire formidable à faire trembler les vitres, où les quiproquos sont légion, autant que les intrigues secondaires.
On aime ou on n'aime pas. Moi j'adore depuis qu'adolescente j'ai dévoré les Pardaillan.
Capestang, dit le Capitan, c'est justement un Pardaillan avec un peu plus de gloriole. Du coup, on pourrait être lassé mais pas vraiment. Parce qu'il a ses défauts, qu'il se retrouve coincé au cœur des multiples intrigues du roman, alors que Pardaillan a toujours l'air de survoler la mêlée. Et Giselle, le personnage féminin, a beaucoup plus de présence et de classe que la Loïse de Pardaillan - sauf peut-être à la fin où elle s'évanouit quand même dans les bras du héros (il fallait bien que ça arrive...).
Bref, pour apprécier Le Capitan, il faut aimer le roman de cape et d'épée, et il faut aimer les qualificatifs exagérés et les personnalités excessives. Si ces conditions sont remplies, on peut dévorer le roman sans problème !