Mon premier Gary et je ne regrette pas !
Un peu désorientée au départ, avant de plonger dans l'univers décalé, maladroit et - il faut bien le dire - névrosé du narrateur. C'est un vrai monologue dramatique façon feu-follet, où foisonnent jeux de mots, passages du coq à l'âne, jusqu'au délire véritable où l'on (surtout le narrateur) ne sait plus qui est qui.
On est un peu débordé par l'incommensurable besoin de tendresse de Cousin qui se plonge donc dans l'affection un peu asphyxiante de Gros-Câlin. Il y a tellement de vrai derrière ce personnage loufoque, complètement à l'ouest tant il imagine ses rapports aux autres plus qu'il ne les vit. Il en vient à voir un amour absolu derrière la politesse gênée d'une collègue, ou une agression lorsqu'une gentille petite dame lui conseille des moyens d'endiguer sa solitude. Et puis il y a tout ce vocabulaire utilisé à tort et à travers, riche en images et en associations d'idées car, comme le dit Cousin, quand on utilise des expressions dont on ne connaît pas le sens, il y a toujours de l'espoir que ce que l'on dit soit plus profond que prévu...
Une lecture parsemée de rires, parfois jaunes parfois francs, et de coups de cœur stylistiques.
Petit bémol pour la fin qui est placée étrangement et qui nous laisse un peu entre deux chaises, avec un récit qui s'étire plus longuement que prévu pour se couper assez brutalement ensuite.
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