Totalement épuisé, au point que j'ai eu un mal fou à le trouver, d'occasion, cher, en mauvais état et livré avec énormément de retard par son vendeur. Et, quelle ironie, sachant que je fais gaffe à la lire la série des Fidelma dans l'ordre pour ne pas perdre le fil, ne voilà-t-il pas que je m'aperçois que ce cavalier blanc ne suit pas du tout la chronologie que Tremayne respecte pourtant à l'ordinaire scrupuleusement ! Il se situe en fait, dans l'ordre chronologique donc, entre le second et le troisième opus, lorsque l'indomptable Fidelma s'en retourne de Rome vers l'Irlande, après avoir brillamment résolu le meurtre de je ne sais plus quel haut dignitaire de l'église...
Mais pourquoi donc cette inhabituelle distorsion temporelle ? Tout simplement parce que l'auteur, en visite à l'abbaye de Bobbio, dans le Piémont, s'est vu suggérer par ses hôtes d'y situer une enquête de Fidelma et a consenti à cette demande. Pour le coup, par souci de cohérence chronologique, il l'a intercalé entre l'enquête romaine mentionnée ci-dessus et l'épisode suivant qui se déroule, si je me souviens bien dans le nord de l'Angleterre.
Ça nous donne ainsi un épisode, qui pour classique qu'il soit dans sa construction, nous fait découvrir la Lombardie au 7ième siècle et ses luttes de pouvoir politico-religieuses. Un éclairage historique pour le coup un peu différent de ce à quoi est habitué le lecteur de Tremayne, puisque bien évidemment, il est peu question ici de l'organisation sociale de la société irlandaise de l'époque, même si on apprendra que son influence s'étendait jusqu'au nord de l'Italie. Agréable à lire, donc, avec une énigme policière, qui comme à l'habitude tient bien la route. Je reste simplement perplexe sur la traduction du titre : le cheval pâle (celui de l'Apocalypse) eut probablement été plus judicieux; mais c'était déjà pris par Agatha Christie...