fiction datée mais passionnante
Le style est particulier et se retrouve dans d'autres ouvrages de ces auteurs,avec un rythme à la chronologie très marquée. L'intrigue est passionnante, le suspens tenu jusqu'à la dernière page.
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le 17 mai 2019
Ça faisait des années que je voulais relire ce livre que j'avais lu à sa sortie en 1980. À l'époque je lisais volontiers les livres de Lapierre et Collins que je trouvais agréables à lire, bien documentés, souvent palpitants, avec la dose d'émotion qu'il faut pour s'attacher aux personnages, avec la dose de suspense suffisante pour accrocher le lecteur que j'étais.
Je voulais relire ce livre depuis les attentats du World Trade Center en septembre 2001. En 1980, le contexte n'était évidemment pas celui 21 ans plus tard ou encore l'actuel. On était en pleine guerre froide, c'était le deuxième choc pétrolier et Khadafi, nouveau très riche du fait de la manne pétrolière, se donnait une conscience politique anti-israélienne ou anti-occidentale et "s'amusait" juste à faire prendre des avions en otage ou à les faire flinguer, à organiser ou subventionner ou entrainer tous les mouvements terroristes du style Carlos, Brigades rouges, Rote Armee Fraktion ou l'IRA.
Donc l'imaginer passer à la vitesse supérieure, comme le suggère le livre, en menaçant une grande ville comme New York donnait le frisson mais l'occidental que j'étais avec mon raisonnement d'occidental, pensais que c'était quand même invraisemblable qu'un excité comme Khadafi ait les tripes ou les moyens technologiques suffisants d'une action aussi réfléchie, aussi minutieuse.
Et puis les attentats de 2001 ont montré une préparation tout aussi minutieuse mais avec un autre type d'organisation. Ce ne sont plus des chefs d'état, en place, qui organisent directement mais des gens radicalisés fanatiques et forcément dans l'ombre. Mais ce qui était du domaine de l'impensable en 1980 a pu devenir vrai, c'est-à-dire voir New York frappé au cœur.
Revenons au "Cinquième Cavalier" : la méthode d'écriture de Lapierre et Collins est toujours un peu la même : le grand principe de base est que les actions reposent exclusivement sur des hommes ou des femmes qu'ils soient chefs d'état, notables, policiers ou personnes ordinaires. La première partie va consister à présenter les différents protagonistes qui seront les points clés. Cette présentation sera assez fouillée et donnera la tonalité et les principes d'action de chacun. La simultanéité des actions, la chronologie des actions, imposent que chaque chapitre est divisé en paragraphes correspondant à chacun des personnages clé qui reviennent régulièrement. De ce fait, malgré le caractère frustrant d'abandonner un personnage en pleine action pour passer à une autre personnage, le livre est de plus en plus passionnant puisque, au fur et à mesure de l'avancement, les actions des uns et des autres interfèrent de plus en plus et finissent par se précipiter.
Dans le cinquième cavalier, les logiques d'Etat ou des systèmes ou encore des organisations s'affrontent : démocratie américaine contre république islamiste libyenne mais pas seulement, le flic municipal de New York, homme de terrain, débrouillard, contre le flic fédéral du FBI, plus système, plus rigoureux ou bien encore le maire de New York contre le pouvoir exécutif des USA et d'une façon générale, le technocrate contre l'homme de terrain. Cela donne une certaine crédibilité aux personnages et donc au livre. Surtout, on prend conscience qu'on est désormais dans un monde où les rôles sont répartis et où il n'y a plus tellement d'espace de liberté d'action. L'intérêt particulier est peu souvent compatible avec l'intérêt général.
Toutes ces logiques d'affrontement sont irrémédiablement toujours aussi actuelles. Les erreurs ou omissions ou laxismes permettant à un système de déraper ou de se placer dans une situation de conflit sont toujours aussi actuelles. Quarante ans après la parution de ce livre, il faut bien reconnaître que même si le contexte politico-socio-économique a bien changé, les ressorts qui font agir les hommes, eux, n'ont pas évolué rendant "le Cinquième Cavalier" toujours aussi pertinent.
Créée
le 26 sept. 2020
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