Maintenant que j'ai lu 18 volumes de cette série (pas mérite particulier, d'ailleurs, car ça se lit très facilement), je pense pouvoir affirmer qu'il existe un schéma narratif que Tremayne utilise majoritairement. Un meurtre qui parait au départ évident, simple et brutal. Un environnement complexe, composé de dignitaires religieux et politiques, qui se dévoile peu à peu au lecteur et laisse entrevoir des ramifications et des enjeux bien plus emberlificotés que ce que la situation initiale pouvait laisser imaginer. Même s'il y a toujours une petite introduction, qui décrit de sombres actions généralement menées à la nuit tombée, et dont on ne perçoit pas clairement le rapport d'avec le premier meurtre : quelques indices donnés en pâture au lecteur afin qu'il puisse se prendre la tête à essayer, dans les pas de Fidelma, de dénouer l'intrigue.


Puis la pression qui monte au fil des investigations, souvent quelques meurtres supplémentaires, par exemple des témoins gênants. Une ou plusieurs échappées de Fidelma et/ou Eadulf hors des lieux du huit-clos (un monastère, un château...) pour aller chercher des informations supplémentaires qui constitueront souvent la ou les pièces manquantes du puzzle. Échappées non sans risque : l'un ou l'autre est souvent séquestré en cette occasion. Tout ça jusqu'au final, durant lequel Fidelma réunit l'ensemble des protagonistes et confond le ou les coupables, qui sont mis hors d'état de nuire, avec de temps à autres le concours de gardes affidés à un puissant personnage, extérieur à la situation initiale mais concerné par les enjeux politiques de celle-ci.


Si je suis en train d'exposer que chaque lecture d'un opus de Fidelma est d'une certaine manière sans surprise, c'est aussi ce qui en fait le plaisir. Se retrouver dans un univers familier et relativement linéaire est assez délassant; c'est d'ailleurs sans doute ce qui explique le succès croissants des séries. Sans surprise ne veut pas dire sans suspens, pour autant, car Tremayne sait maintenir le mystère quant à l'identité du coupable. Et, en outre, le cadre historique est différent d'un volume à l'autre : même s'il s'agit dans la majorité des cas de l'Irlande du 7ième siècle, de nouveaux éléments apparaissent d'un volume à l'autre. Parfois, comme ici, l'intrigue est située dans un pays étranger (Fidelma voyage), en l'occurrence la Bourgogne des francs et des burgondes et plus précisément l'abbaye d'Autun dans laquelle doit se dérouler ce concile des maudits...

Marcus31
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le 18 août 2020

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