On ne peut pas dire que la fête bat son plein. Anne n’avait pas envie d’aller à l’anniversaire de Graham, Graham est du genre à rire quand on le pince et sa femme Cynthia drague ouvertement Marco, le mari d’Anna. Bienvenue dans une de ces jolies banlieues américaines où toutes les maisons se ressemblent et où les gens ne sont que façades.
On suppose d’entrée de jeu que l’un des quatre n’est pas tout clair, mais derrière quel masque se cache le criminel ? L’un d’eux a-t-il vraiment été capable de faire disparaitre un bébé ? Pour quels motifs ?
Le style est froid, impersonnel, je ne sais pas trop comment l’expliquer. La brièveté des phrases peut-être, le récit au présent, les sentiments toujours affirmés, jamais suggérés qui m’ont fait garder mes distances ? J’ai eu un peu de mal à entrer dans l’histoire, mais ça s’enchaîne tellement bien que j’ai fini par accrocher, et par me laisser surprendre.
Ce côté froid, justement, convient plutôt bien à l’inspecteur Rasbach, en charge de l’affaire. Un de mes personnages préférés. On n’en sait guère plus que lui dans cette histoire, du moins c’est ce qu’on croit: il attend le meilleur moment pour abattre ses cartes. Anne, c’est le genre de personnages qui me tape vite sur les nerfs. J’ai envie de lui dire de réagir au lieu de perdre son temps à se plaindre. Marco est moins prévisible, lui m’a vraiment guidée dans l’intrigue.
Si je n’ai pas eu d’affinités avec certains, ils sont tous très bien dans leurs rôles. L’auteur n’a pas lésiné sur les fausses pistes et les coups de théâtre, ça tient la route. Pour moi ça manque un peu d’originalité, mais ça reste un bon roman.