4 femmes, 4 personnalités. 4 vies. 4 amours différents qui les mènent sur des chemins impensables. 4 vies bouleversées, brisées.
Elles s’appellent Maude, Alice, Nicole, Solange. On les découvre tour à tour amoureuses et dévouées, femmes blessées ou mères rejetées.
Maude ne pouvait pas prévoir que son silence ruinerait sa vie et celles de plusieurs familles. Ce joint dans la bouche d’Alice, ce n’était qu’un incident. Pourquoi se la mettre encore plus à dos et voir Simon et sa fille se déchirer ? Alice est une ado avec tout ce que cela comporte, du plomb dans les semelles lorsqu’il s’agit d’aller en cours, le verbe haut. Maquillée comme un camion volé, ce n’est pas la jeune fille que les mères rêvent de voir au bras de leur fils. La mère de Bruno ne fait pas exception. Des personnages tout ce qu’il y a de plus banal, je vous le dis. Et c’est là que Barbara Abel fait très fort : partant de trois fois rien, elle vous accroche dès les premières pages. J’ai souvent eu une impression de voyeurisme, épiant les uns les autres, accoudée à la fenêtre de leur cuisine. Pourquoi m’en priver puisque l’auteur les malmène à l’envi pour me les donner à scruter à la lumière crue des néons ?
De leurs plus bas instincts à leurs plus grands élans d’amour, les 4 femmes de ce roman livrent tout. Les seconds tentant de justifier les premiers, on craint très vite ce que ces Je t’aime non dits, mal dits ou dits trop tard sont capables de déclencher. Il y a tant d’ambivalence chez ces héroïnes qui n’en sont pas que je n’ai jamais vraiment su si je devais les comprendre ou les blâmer. Je ne suis pas encore décidée, mais ma préférence va peut-être à Alice. Je ne pensais que ça irait si loin, dans les intentions, dans les actes. Des mots aigres, précis, sans aucun indice sur le dénouement de ce cauchemar éveillé. Je me souviendrai de mon premier Barbara Abel comme d’une bonne dose de torture psychologique.