Novembre 1954. Pendant la semaine qui précède la fermeture définitive du centre d'Ellis Island, John Mitchell, qui en a été le gardien pendant de très nombreuses années rassemble sur quelques pages ce qu'ont été, au-delà de son quotidien, les moments forts et les événements marquants de sa vie. Gaelle Josse, dans cette pure fiction, réussit à nous faire saisir avec le talent qu'on lui connaît, finesse et sensibilité, le quotidien et les épreuves d'un homme qui a perdu assez vite son épouse puis a longtemps souffert de sa solitude avant de tomber sous le charme d'une jeune immigrée sicilienne. Pourquoi écrit-il son cahier ? A qui ses pages sont-elles destinées ? Outre sa dimension psychologique, ce roman offre un éclairage documentaire très intéressant sur une période clef de l'histoire de l'immigration aux U.S.A. Le style est soutenu, mais sans qu'il y ait recherche d'effets ; les phrases - plutôt courtes sans être sèches - sont écrites avec précision et élégance. Un très grand plaisir de lecture.