Pour clore sa trilogie sur les aventures des Lames du cardinal, Pierre Pevel ne change pas la formule de ce qui a fait le succès de sa série. De l’action, des complots et des rebondissements. La structure de l’histoire évolue peu, on retrouve Lafargue et sa troupe confrontés aux velléités de complots de dragons plus ou moins hispaniques.
Si le charme continue d’agir, on sent que l’auteur arrive au terme de se qu’il est capable de faire. Il y avait pourtant matière à renouveler, à redynamiser l’ensemble, en proposant de vrais personnages étoffés d’un passé. C’est à mon sens le grand écueil de ce volume qui n’éclaircit en rien les sentiments qui unissent les différentes Lames. On ne sait peu ou rien de leur passé personnel ni des raisons pour lesquels ces hommes et femme ont rejoint ce groupe d’élite. On devine que pour certains il s’agit avant tout de patriotisme mais comment quelqu’un comme le très mystérieux Saint Lucq peut-il trouver son compte en évoluant dans ce genre de formation ? De même pour Marsiac et son esprit libertaire ? Autant d’interrogations qui ne m’avaient qu’effleurée lors des précédents tomes mais qui pèsent de tout leur poids dans cet ultime chapitre.
Pour le reste, Pevel déçoit peu. L’enchaînement de chapitres courts et une écriture concise totalement dévolue à l’action empêchent le lecteur de produire le moindre bâillement. Comme toujours, les Lames s’extirpent des situations les plus dangereuses grâces à leur courage, leur maîtrise des armes et une bonne dose de chance. Laincourt, l’intellectuel de la bande, n’usant qu’avec parcimonie de ses capacités cérébrales.
Je regrette aussi cette fin expédiée et aux effets pétaradants. L’ultime combat entre la belle et la bête prenant des allures de confrontation mystique à la sauce japanime. Malgré cela, le plaisir de lecture reste intact grâce à l’univers original imaginé par Pierre Pevel et son sens de l’aventure. Avec des personnages plus fouillés et des intrigues plus finement tricotés, la trilogie des Lames aurait pu tutoyer l’excellence.