Pour clore sa trilogie sur les aventures des Lames du cardinal, Pierre Pevel ne change pas la formule de ce qui a fait le succès de sa série. De l’action, des complots et des rebondissements. La structure de l’histoire évolue peu, on retrouve Lafargue et sa troupe confrontés aux velléités de complots de dragons plus ou moins hispaniques.


Si le charme continue d’agir, on sent que l’auteur arrive au terme de se qu’il est capable de faire. Il y avait pourtant matière à renouveler, à redynamiser l’ensemble, en proposant de vrais personnages étoffés d’un passé. C’est à mon sens le grand écueil de ce volume qui n’éclaircit en rien les sentiments qui unissent les différentes Lames. On ne sait peu ou rien de leur passé personnel ni des raisons pour lesquels ces hommes et femme ont rejoint ce groupe d’élite. On devine que pour certains il s’agit avant tout de patriotisme mais comment quelqu’un comme le très mystérieux Saint Lucq peut-il trouver son compte en évoluant dans ce genre de formation ? De même pour Marsiac et son esprit libertaire ? Autant d’interrogations qui ne m’avaient qu’effleurée lors des précédents tomes mais qui pèsent de tout leur poids dans cet ultime chapitre.


Pour le reste, Pevel déçoit peu. L’enchaînement de chapitres courts et une écriture concise totalement dévolue à l’action empêchent le lecteur de produire le moindre bâillement. Comme toujours, les Lames s’extirpent des situations les plus dangereuses grâces à leur courage, leur maîtrise des armes et une bonne dose de chance. Laincourt, l’intellectuel de la bande, n’usant qu’avec parcimonie de ses capacités cérébrales.


Je regrette aussi cette fin expédiée et aux effets pétaradants. L’ultime combat entre la belle et la bête prenant des allures de confrontation mystique à la sauce japanime. Malgré cela, le plaisir de lecture reste intact grâce à l’univers original imaginé par Pierre Pevel et son sens de l’aventure. Avec des personnages plus fouillés et des intrigues plus finement tricotés, la trilogie des Lames aurait pu tutoyer l’excellence.

Alyson_Jensen
7
Écrit par

Créée

le 5 janv. 2016

Critique lue 282 fois

10 j'aime

1 commentaire

Alyson Jensen

Écrit par

Critique lue 282 fois

10
1

D'autres avis sur Le Dragon des arcanes - Les Lames du Cardinal, tome 3

Le Dragon des arcanes - Les Lames du Cardinal, tome 3
Ishamael
7

Critique de Le Dragon des arcanes - Les Lames du Cardinal, tome 3 par Ishamael

C'est toujours bien écrit, le style est très plaisant même si on va finir par le savoir que Paris pue, mais J'ai été déçu par ce dernier tome. Plus la fin approche et plus l'histoire semble baclée,...

le 17 juin 2013

2 j'aime

1

Du même critique

La Horde du contrevent
Alyson_Jensen
9

Le 24ème hordier

# Ajen, lectrice Jusqu'au bout. Je n'ai guère de souvenirs de ma rencontre avec la 34ème horde. Tout était dévasté. Ou en passe de l'être. Oroshi m'expliqua par la suite que nous avions survécu au...

le 16 mai 2017

110 j'aime

13

Everest
Alyson_Jensen
4

Les sous-doués passent l’Everest

Everest, le dernier film de Baltasar Kormakur, nous propose une adaptation du récit de John Krakaueur, Tragédie à l’Everest. Basé sur la catastrophique expédition de 1996 qui coûta la vie à 8...

le 14 janv. 2016

73 j'aime

10

What Remains of Edith Finch
Alyson_Jensen
8

La mort vous va si bien

What remains of Edith Finch se présente comme un simulateur de marche comme il en pleut ces dernières années sur nos machines de bourgeois. Développé par le studio Giant Sparrow, déjà à l’œuvre sur...

le 8 juin 2017

60 j'aime

3