Le Fauteuil d'argent par Pierre Marot

On reprend Eustache (ce qui est une bonne idée) on lui adjoint une petite nouvelle de son école, Jill (ce qui aurait pu être une bonne idée, j'y reviendrai), et on se retrouve à Narnia envoyé par Aslan lui-même pour aller chercher l'héritier du Royaume.
Sous la forme d'une quête initiatique classique, les deux héros trouveront un adjuvant sous la forme d'une drôle de créature, le Touille-Marais (une sorte de grande grenouille humanoïde) et le groupe traversera le pays des Géants (où il ne se passera rien), finiront (après quelques péripéties qui ne semblent jamais vraiment dangereuses) par retrouver l'héritier et rentreront à Narnia, puis en Angleterre.
Un conte classique, donc, et assez efficace - je ne me suis jamais ennuyé, mais tout allait bien souvent trop vite pour que je ne sente vraiment de tension autour des protagonistes ; j'imagine que c'est ça de lire un livre jeunesse une fois adulte.
Il faut néanmoins insister sur quelques aspects plus gênants de l'oeuvre.
- La charge assez féroce contre la modernité faite par l'auteur sur l'éducation que reçoivent les protagonistes dans leur école spécialisée (la gestion de l'autorité dans une telle école, les lacunes dans l'éducation des enfants, notamment la Bible...) est franchement indigeste et inutile.
- Le personnage de Jill est, bien plus que Susan ou Lucy l'ont jamais été dans les volets, la fille inutile qu'il faut se traîner comme un boulet plus que celle qui emmène de l'avant...
À noter, une conversation assez intéressante entre la princesse/sorcière et les protagonistes où elle tente de déconstruire leur vision du monde du dessus en leur faisant croire que ce qu'ils croient exister en haut ne sont que des idéalisations des objets du dessous.Ce passage justifie probablement la lecture du livre.