Un jeune Juif d'Ukraine survit à la guerre, notamment en tenant à dormir le plus possible, pour mieux se rattacher aux souvenirs de ceux qu'il s'apprête à perdre. Il est essentiellement par des adultes pendant ces années, pendant lesquelles il était enfant.
Au lendemain de ce terrible conflit, il transite à Naples pour rejoindre l'Etat en construction d'Israël. Il se met à l'hébreu, s'éduque, se muscle, se prépare au combat, ... jusqu'au jour où il y est blessé, au point d'y perdre l'usage de ses jambes. Une longue lutte commence, par la rééducation, ... et par l'apprentissage de l'hébreu. C'est ce double objectif qui constitue sa renaissance, son "miracle", comme il le spécifie parfois. Ces deux piliers du retour à la vie, comme deux jambes, ne peuvent que donner à réfléchir aux amateurs des mots que nous sommes, ainsi que des langues, je l'espère.
Le contexte géopolitique est particulier, et permet de reconstruire une seconde vie, au sens historique, au sens linguistique, au sens physique aussi.
C'est évidemment un roman dur, très sombre, fort âpre, qui donne à réfléchir, fait prendre du recul sur les raisons de l'existence et de l'espérance.