Est-ce que je me trompe ou est-ce que les succès, relativement récents et percutants, des G. R. R. Martin, Robin Hood, Terry Goodkind et autres Scott Lynch, auraient ouvert une large brèche dans le monde de la fantasy, dans laquelle chercheraient à s’engouffrer des écrivaillons dont la place serait sans doute plus légitime chez Harlequin ? Je me pose la question parce que, là, après avoir eu dans les mains "Le jeu de l’assassin" d’Amy Raby, mon sentiment est juste qu’on est dans du grand n’importe quoi.
Ou alors, je ne suis tout simplement pas la cible. Déjà trop vieille ?
Je n’ai pas acheté ce roman, il m’a été offert ; comme je suis naturellement curieuse, j’ai tenté l’expérience mais, décidément la littérature c’est comme le vin, une fois qu’on a goûté un Pernand-Vergelesses, difficile de revenir à un Bourgogne aligoté. Or, pour la fantasy, quand a lu et apprécié un Jean-Philippe Jaworski, est-ce qu’on peut honnêtement continuer à lire une Amy Raby ? Réponse : non.
Manichéisme basique, univers conventionnels et pas assez travaillés, personnages pas crédibles une seconde, romance à l’eau de rose, style à faire rentrer sous terre Marc Levy, scènes ubuesques, sexe sans érotisme à tous les étages… Bref, pas grand-chose à sauver. Le roman s’ouvre et se termine sur une scène de copulation, j’imagine pour appâter. What else ? Ah, si, on peut supposer que « Le jeu de l’assassin » est le seul roman fantasy où le héros est un empereur unijambiste qui doit non seulement sauver sa peau, son trône et son peuple mais aussi résoudre les problèmes de libido de sa bien-aimée, euh, pardon, de son pseudo-assassin.