Polar ? Western ? Les deux à la fois mon vieux.
Ça t'agrippe dès les premières pages, et ça te lâche à peine arrivée à la dernière. Tu le lis d'une traite, tu t'y glisses comme dans tes pantoufles, les jambes allongées sur la table basse, armé de ton cendar et de ton briquet.
Elmore Leonard réunit tout le folklore de ce Sud poussiéreux des années 20/30, on y croise les légendes qui ont fait les Unes de l'époque (Dillinger, Bonnie et Clyde, Pretty Boy Floyd, ...), des journalistes de terrains qui ont fait la gloire de True Detective et dans lesquels on pouvaient lire les derniers moments de ces grands criminels et qui faisaient rêver la plupart des futurs hors-la-loi, assez préoccupés par un concours de bite personnel.
Il faut être un peu calé (ou curieux et aller pêcher les infos) sur la culture et l'Histoire des États-Unis à cette époque ; on y croise des vétérans d'une guerre ayant eu lieu à Cuba, on parle de territoires Indiens et de législation, ...
Malgré la sécheresse on nage en pleine Prohibition, on vit le quotidien des "poules" de braqueurs de banques et on apprécie les vieux tics de cowboys qui consistent à se vanner avant de faire parler les flingues.
Le regard de Leonard sur tout ça m'a vraiment plu, on sent à la fois une certaine fascination, nécessaire pour construire ses personnages, et tout le côté tocard de ces pauvres types, flambeurs et hyper susceptibles.
Mon seul regret, c'est que ça se lit beaucoup trop vite, mais le ton de Leonard est tellement parfait que ça vaut largement le détour !