Le 6 avril 1917, alors que les hommes sont à la guerre, onze femmes de l’usine de munitions Doyle & Walkers vont s’organiser un match de football improvisé autour d’une balle, prototype de bombe légère. Ce qui aurait pu ne durer que le temps d’une pause déjeuner va pourtant devenir un rituel qui va les amener à jouer sur le terrain.
Tournées en ridicule par les hommes restés au pays, conspuées par leur semblable, ces onze femmes viennent pourtant de lancer inconsciemment un mouvement de libération de la femme, en brisant le carcan qui les maintenait enfermées dans leurs rôles d’épouses, de mères et d’ouvrières.
Comme toujours, ce n’est pas la faiblesse qui a raison des femmes, c’est la compassion.
Contraintes de jouer en bleu de travail, affublées d’un bonnet pour dissimuler peau et cheveux, matchs contre des blessés de guerre, des adolescents puis des allemandes, ces « onze folles qui courent derrière un ballon » entendent bien prouver que le sport n’est pas qu’une affaire d’hommes.
C’est en vers libre et avec beaucoup d’humour que l’auteur italien Stefano Massini a choisi de raconter les prémices avortés du football féminin en Angleterre. Vibrant hommage à ces pionnières du sport, Le Ladies Football Club dresse avant tout le portrait de ces onze ouvrières qui ont fait du football féminin un combat pour l’émancipation.