Voyage dans un Rwanda aux couleurs un peu fades
Joseph Ndwaniye originaire du Rwanda et installé depuis une vingtaine d’années en Belgique, s’est fait connaitre pour son premier roman « les promenades faite à sa sœur » paru aux éditions les impressions nouvelles en 2007. Dans le second roman « le Muzungu mangeur d’hommes » paru 2012 aux éditions Aden (collection la rivière de cassis).
L’auteur nous raconte non pas l’histoire d’un africain mais d’un couple blancs néerlandais qui s’installe momentanément en Afrique. Lies est médecin et Arno est ingénieur. Lies Von Der Heyken prend vite ses fonctions à l’hôpital de Kavumu et Arno s’investit dans la découverte de nouveaux paysages. Mais Arno se retrouve trop souvent seul et le couple ne résiste pas à la pression. Lies veut repartir en Europe avec son nouvel amour et Arno, avec l’aide d’un ami villageois, décide de prendre son destin en main. Il intègre rapidement les coutumes rwandaises et leur prouve son amitié.
Pour un jeune auteur, son premier roman était assez proche de la réalité. Mais comme pour le deuxième roman de 151 pages, il n’y a pas de figures de style et l’écriture est assez sobre. Le langage simple rend la lecture assez maussade. Le livre nous permet malgré tout de voyager au Rwanda et nous fait découvrir la culture africaine. Il apporte une couleur locale à ce récit mais de façon trop simple avec des phrases trop courtes, ce qui ne lui permet pas d’aller au bout de ses émotions et laisse le lecteur insatisfait. On ressent dans ce livre la nostalgie de son pays, il en parle avec beaucoup de sincérité et de réalité : « A peine a-t-il posé le pied dans l’urugo que les convives entonnent en chœur un chant rythmé. Cet accueil lui rappelle la première soirée à Kavumu et l’émotion qu’il a ressentie. Aujourd’hui, Delphine se tient à ses côtés et lui traduit les paroles au fur et à mesure. Il ne l’écoute qu’à moitié car tout bouillonne autour de lui. Les uns tapent dans les mains, d’autres dansent. Tous ces sons résonnent dans sa tête ». L’auteur nous rappelle les coutumes et la grande hospitalité de son pays.
J’aime ce roman malgré son manque d’originalité, il met en avant la culture africaine en évoquant paysages et sentiments. Les mots africains donnent une fraicheur locale à ce livre.
Nylan Meeus.