Promenade dans le L.A. médiéval
Greg Rivas est un musicien qui joue du pélican dans un Los Angeles post-apocalyptique. C'est aussi un ancien délivrant, un mercenaire qui va aller délivrer un de vos parents victime de la secte des oiseleurs, qui croit en un nouveau Messie, Jaybrush. Un des boss de la ville vient lui demander de retrouver sa fille, Urania, contre une énorme somme d'alcool de bonne qualité. Rivas, un ancien adepte qui a fui cette secte où l'on pratique une "communion" qui fait tomber les adeptes dans l'inconscience et les décérèbre, se fait passer pour un nouveau postulant, mais grille sa couverture. Il fuit auprès de deux trafiquants de chair fraiche, et délivre une adepte, Soeur Soupir de la Brise. Grillé une deuxième fois, elle le délivre. Greg poursuit Urania, entraînée dans la ville sainte d'Irvine. Il y devient une sorte d'esclave, se fait vite la belle, découvre que le Sang, une drogue qui fait fureur à Venice, est en fait produit avec le sang des adeptes mâles, puis envoyé en péniche vers Venice. Il y échoue, affronte un hémogobelin, sorte de dépouille d'un être sucé par Jaybrush qui a un lien du sang avec lui et le traque pour le dévorer. Hebergé par une ex, Lisa, il découvre que les péniches livrent à ce qu'on appelait la "deuxième cité sainte", qui n'est autre que... le Palais du Deviant, une boîte à la réputation suflureuse, et d'où sortent les pocalocas, des ménades qui détestent la musique. Greg reçoit une invitation de Jaybrush pour une confrontation finale. Avec un atout : au cours d'une hallucination provoquée par le sang, dont il a pu se tirer grâce à la douleur, il a appris la véritable nature du Messie : une entité extraterrestre contenue dans un cristal, qui a pris forme humaine. Lors de la confrontation finale, il lâche l'hémogobelin sur Jaybrush, qui redevient cristal et qu'il enferme dans une bouteille. Le reste n'est que dénouement : Greg ramène Urania, qui se révèle être une courge, chez son père, et file avec Barbara, ex-soeur Soupir de Brise, dans une voiture à beignets. Il porte en pendentif le cristal maudit, encapsulé dans du plomb.
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C'est un de ces romans des années 1980 à cheval entre l'esthétique Dune et l'esthétique punk, une sorte de "Radix" en moins indigeste, mais tout de même assez tortueux. Beaucoup de morceaux d'intrigue ne sont pas vraiment élucidés (l'éclair qui vitrifie la "zone sainte", la nature de la "Communion", la raison pour laquelle certains ont une technologie plus avancée...), et débrouille-toi avec les blagues cryptiques.
C'est à cheval entre le récit de fantaisy et le récit de pirates, mais avec un traitement étrange. On nous annonce un roman picaresque léger, aux rebondissements multiples, mais là où on attendrait un traitement "pulp" ou "cape et épées", on se trouve face à un récit plutôt réaliste, où les monologues intérieurs du héros, souvent dispensables ("dois-je continuer ou dois-je m'arrêter ?") ont pour effet surtout de ralentir l'action.
Dommage, car il y a beaucoup d'idées originales et assez barrées, mais je crois que je n'ai pas beaucoup de sensibilité pour l'imaginaire libéré de toute contrainte, j'aime quand une histoire va dans un sens, et quand le style est cohérent.
Et puis c'est rare, mais le twist du gourou entité extraterrestre, je l'ai vu venir d'assez loin, pour une fois.