Croque-montage.
On est ici aux frontières du nanar, le découpage du film et la psychologie lacunaire des personnages l'attestent. Alors oui, Angus Scrimm est excellent et toute l'histoire du personnage est creusée,...
le 15 sept. 2022
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La biographie des frères Shargorodsky est difficile à retracer, le site Babelio les compare aux «Laurel et Hardy de la littérature» selon un article de Libération, et plusieurs sites d'éditeurs leur vantent quelques Prix dont le «prix international du meilleur roman humoristique» en 1987.
Ici, le Persifleur, roman écrit en 1990.
Le début est bon, très bon, c'est un comique de dialogues savoureux et truculent.
- Pourquoi les ânes ne discuteraient-ils pas de la lyre, si la lyre chante les ânes ?
La question était concrète. Anna Semionovna lui tâtait le front avec inquiétude.
- Tu n'as pas de température ?
- Non, hurlait Roudik. J'ai une perle !
- Alors à qui fais-tu allusion en parlant d'ânes ? À moi ou à Kira Mirandovna ?
- J'ai une perle ! criait Roudik. Ma première phrase, l'ossature sur laquelle tient mon récit, la cariatide sur laquelle je ne parviens pas
à mettre la main ! Le résultat de trois heures de souffrance !!!
- Il ne faut pas se torturer ainsi, disait Anna Semionovna pour le calmer. Laisse tomber cette horreur. Deviens ingénieur ! Tu sais combien gagnent les ingénieurs ici ?
Le roman se construit autour d'un humour juif sympathique et verbeux. On voit le dénommé Roudik grandir, mais il n'y a pas vraiment de lien entre chaque chapitre, ce qui offre une lecture plutôt relaxante.
Toutefois, ce qui apparaît au début du roman comme une succession de scènes cocasses finit par perdre son efficacité à la moitié du récit, vers les pages 130-150. Malheureusement, le livre en fait 270...
Ce ton léger et absurde finit par devenir un tumulte sans queue ni tête. C'est un fait, il n'y a aucun fil narratif. La fin ne correspond à rien, on aurait bien pu finir aux 30, aux 50 ou aux 80 ans de Roudik, puisque le roman ne fait que compiler les moments un peu marquants de sa vie.
Il n'y a aucune morale, aucune trame, aucun élément perturbateur, aucun adversaire (L'inspiration littéraire ? L'étouffement de la famille ? Peu convaincants). Ce ton si léger finit par devenir lassant.
Le livre se lit facilement car le style n'est pas très riche, il sera inutile de s'accompagner d'un dictionnaire.
On peut parler d'un roman de gare avec de l'humour juif.
Créée
le 2 déc. 2021
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