Sympa
d'un coté cela rassure de se dire que tout s'explique et puis vient l'amère constat d'un système verrouillé...
le 31 oct. 2013
En résumé, « dans chaque hiérarchie la crème monte jusqu’à ce qu’elle tourne » (p. 57). Cette bonne intuition pouvait-elle donner lieu à près de deux cents bonnes pages ? Son auteur a beau l’étayer de quelques corollaires, et multiplier les exemples un peu forcés, le Principe de Peter tourne vite en rond. Ça ressemble un peu à ces bouquins « Pour les nuls », ceux à la couverture d’un jaune hideux. (Et — est-ce étonnant ? — le modèle de cette collection se prête mieux au principe de Peter qu’à, je ne sais pas, l’histoire de France, l’opéra ou l’informatique. Bref.)
Le contenu est très américain, très représentatif aussi de cette anthropologie libérale-libertaire qu’un Christopher Lasch ou un Jean-Claude Michéa ont critiquée depuis. Ainsi l’analyse « hiérarchologique » — avec un peu moins d’attrait pour la nouveauté, les auteurs auraient simplement parlé de sociologie des organisations — reste-t-elle superficielle et ne s’attaque-t-elle jamais à ce qui deviendra les fondements du néo-libéralisme alors en germe — le Principe de Peter date des années 1960. Bien sûr, cela reste toujours plus nuancé qu’une une du Point sur les fonctionnaires, mais le propos général n’est parfois pas si éloigné.
Au bout du compte, on se retrouve avec une version DeLuxe des livres-drôles-pour-fêtes-de-fin-d’année. J’ignore si en rester à ce balayage empirique d’une notion intéressante — la compétence, professionnelle ou non — était un souhait des auteurs, où si cela aurait été au-delà de leur propre seuil de compétence produire une analyse développée, étayée sur des chiffres et sur de plus solides concepts, et tenant compte des limites de leur principe.
Créée
le 20 juin 2015
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