Le Ravin des anges est-il un roman policier ? Un thriller ? Je crois que c’est avant tout une histoire de familles...
Une famille d’enquêteurs professionnels, à laquelle appartient presque naturellement Rachel, l’adorable femme de l’adjudant Bernard Di Nazzo que l’adjointe Cécile Borry seconde avec brio.
Il est bien rare que des collègues de travail montrent un tel esprit d’équipe.
Face à l’adversité d’une famille de malfrats qui trafiquent, violent, tuent, Cécile et Gladys, auteure célèbre qui ne s’est jamais remise du deuil de son enfant, s’unissent pour sauver la jeune Jasmine, qu’elles considèrent un peu comme leur petite sœur, menacée de mariage sur ordre patriarcal.
Et puis, en filigrane, l’auteure nous présente aussi cette grande famille de ceux qui n’ont rien ou pas grand chose, et qui se battent pour que le monde change.
Dans ce beau roman dramatique aux personnages attachants, Nicole Provence se montre très adroite dans sa façon de rappeler les éléments de l’enquête. Et puis, on ne peut rester indifférent à sa manière de nous dépeindre avec réalisme le contraste entre la banlieue pauvre des immeubles de Roussillon et les rues ensoleillées bordées des mosquées et des palais d’Istambul.
Au-delà du suspense de l’intrigue, le Ravin des Anges est un voyage palpitant.