Dans une critique de mon édition favorite de Tchouang Tseu (Oeuvre complète, chez Gallimard), j'ai proposé une vision de synthèse. Voir :
[http://www.senscritique.com/livre/Oeuvre_complete/critique/41115157][1]
Cette fois, voici quelques citations, tirées du "Rêve du papillon", chez Albin Michel.
"Zhuangzi rêva qu'il était papillon, voletant, heureux de son sort, ne sachant pas qu'il était Zhuangzi. Il se réveilla soudain et s'aperçut qu'il était Zhuangzi. Il ne savait plus s'il était Zhuangzi qui venait de rêver qu'il était papillon ou s'il était un papillon qui rêvait qu'il était Zhuangzi. La différence entre Zhuangzi et un papillon est appelée transformation des êtres."
"A l'origine était le néant, l'innommé, d'où sortit l'unité. L'unité était sans formes. Que des êtres en naquirent est appelé sa Vertu. Que le sans formes fût scindé sans que rien fut rompu est appelé destin. Le mouvement se poursuivit et les êtres en naquirent. Un être ayant atteint un principe de vie est appelé forme, la forme corporelle protège l'esprit. Formes et esprits ont chacun leurs caractéristiques, appelées leur nature."
"Qu'appelle-t-on Voie ? On distingue la Voie du ciel de la Voie des humains. L'inaction active, c'est la Voie du ciel ; l'action contraignante, c'est la Voie des humains. Les princes suivent la Voie du ciel, les sujets suivent la Voie des humains. La Voie du ciel est éloignée de la Voie des humains. On ne peut pas l'observer."
"La Voie laisse des signes de son existence, n'agit pas, est sans forme. Transmissible, elle n'est pas recevable. Bien que l'on puisse l'obtenir, elle est invisible. Elle est sa propre origine, sa propre racine. Elle existait avant l'univers, créa les esprits et les maîtres, façonna le ciel et la terre (...) rien n'est plus vieux."
"L'unité vient du ciel, la non-unité vient des humains. Que le ciel et les humains ne se vainquent pas réciproquement : voilà l'homme véritable."
"La mort et la vie sont régies par le destin, comme la succession constante du jour et de la nuit l'est par le ciel. Ce que les humains ne peuvent changer, c'est la nature des choses. Chacun regarde le ciel comme son père et l'aime. Comment faire autrement avec ce qui est plus sublime ?"
"Notre vie est limitée, la connaissance est illimitée. Poursuivre l'illimité avec le limité est dangereux ; le savoir et poursuivre la connaissance n'évite pas le danger. Cultiver le bien attire le renom, cultiver le mal attire le châtiment. Adopter la modération comme règle permet de conserver son corps, de se maintenir en vie, de prendre soin de ses parents, de vivre le reste de son âge."
Pour d'autres citations, tirées d'une autre édition, voir :
[http://www.senscritique.com/livre/Aphorismes_et_Paraboles/critique/41115155][1]