Le Secret de la femme en bleu par Ygwee
Lire les enquêtes d'Erwin le saxon de Marc Paillet m'avait été suggéré en fac par la vaste bibliographie communiquée en début de semestre par notre professeur d'histoire médiévale qui, au milieu d'ouvrages tous universitaires, avait glissé une référence vers ces romans d’enquête plus ou moins policière se déroulant à l’époque de Charlemagne.
L’intérêt de cette série repose essentiellement sur la tentative de Marc Paillet de dépeindre un univers crédible et documenté. Les institutions de la période carolingienne, les valeurs et usages de la population d'alors, le fonctionnement de la justice, l'organisation sociale, la démographie... tout tend à dépeindre les choses d'une manière la plus historiquement valide. Alors c'est potentiellement une bonne source alternative pour l’étudiant d'histoire qui cherche à joindre l'utile à l’agréable et qui peut continuer son apprentissage lors de ses lectures récréatives, mais c'est aussi l'occasion pour l'amateur de romans ayant pour cadre une atmosphère médiévale de mieux se représenter la réalité d'une société médiévale crédible et cohérente. Nous sommes loin des visions un peu trop hollywoodiennes de ce que pouvait être la fin du haut moyen âge.
Le secret de la femme en bleu est le sixième tome de la série, l'intrigue et le récit reposent pour beaucoup sur les épisodes précédents qu'il faut donc mieux avoir lus au préalable. L'intrigue fonctionne tant bien que mal et objectivement ne présente guère d’intérêt en elle même. Le style est simple et reste assez semblable à ce qu'on peut s'attendre à trouver dans des récits d'heroic fantasy classiques. Personnellement je n'aime pas trop les personnages au comportement trop teinté d’héroïsme et qui s'expriment d'une manière que je trouve ampoulée. Mais c'est le genre qui veut ça et j'imagine que d'autres apprécient. Tout cela ne m’empêche pas de continuer à lire l'ensemble de la série.
Pour résumer, je dirais qu'il s'agit d'une lecture intéressante si on souhaite mieux connaitre l'histoire de l'Europe, mais d'un strict point de vue littéraire c'est un peu juste. Donc un 4 pour moi, mais je suis peut-être un peu sévère.