Un Goncourt pas comme les autres

Le seul Goncourt selon moi qui vaille vraiment la peine depuis Les Bienveillantes. Quand d'autres œuvres sont couronnées par ce prix pour saluer souvent le travail d'une vie et non la qualité particulière de CE roman ou encore pour féliciter le travail littéraire ou historique de l'auteur... ce livre selon moi a enfin été récompensé pour ce qu'il est, à savoir un magnifique roman, passionnant, délicieusement bien écrit... et d'une simplicité plus qu'agréable. Quand l'Art français de la guerre vous écrase de son vocabulaire irrationnel pléthorique ou vous assaille d'un étalage interminable d'un travail de recherche pharaonique, Jérôme Ferrari n'a pas besoin de faire étalage de sa connaissance du français inusité pour nous impressionner ni de se répandre en digressions inutiles comme pour faire la parenthèse qui semble inévitable pour mériter ce fameux Goncourt.
Bref, j'ai lu ce livre avec beaucoup d'intérêt et une joie non dissimulée à voir avec quelle aisance l'auteur maniait le français. Une tournure de phrase qui vous réconcilie avec tous ces gens qui vous entourent et qui ne savent pas conjuguer les participes passés et vous font désespérer de croire que certains savent encore travailler avec faconde la belle langue de Molière. Ce livre est d'autant plus surprenant que l'histoire narrée est vraiment basique, permettant à chacun de s'y retrouver un peu. L'auteur est d'autant plus audacieux qu'il s'essaie parfois à un vocabulaire plus vulgaire, mais n'apportant que plus de crédit à ses personnages et son histoire, comme pour montre encore mieux sa maîtrise du sujet. Et pour finir sur un cliché, j'ai tantôt franchement bien ri, et tantôt j'étais submergé par l'émotion, dans ce livre qui vous promet un éventail riche en sensations.
Un grand bravo à Mr Ferrari pour cet oeuvre dont le titre me paraissait fort pompeux mais nous dévoile une oeuvre très humaine et très attachante.